Ami.e.s ? 

« Que sont mes amis devenus ? »

Ami.e !

Nous nous sommes rencontrés et fûmes le fruit d’une élection, lente ou rapide. Un seul tour, un seul suffrage. Pas démocratique, mais vrai. L’amitié demande des feux au vert, et dans les deux sens. Toujours un petit miracle.

Et après, chacun.e vit. Voisin par la proximité ou le courrier. Éloigné par d’autres élections, par l’espace, par le temps aussi, ou par le vent…

Et aujourd’hui, je prends un risque paisible. Sur ce site, je t’ouvre mes réflexions, mes voyages, les utilisations de mon temps depuis plusieurs décennies. Tu liras ou pas. 

Ami.e dans ma mémoire, peut-être pas dans la tienne. Et inversement.

Ce site est une invitation, comme une paume ouverte, avec des mots sérieux et d’autres beaucoup moins.

Dans ta vie, tu as fait tes choix, posé tes refus, tes constructions et subi des accidents. Moi aussi. “Sur le chemin de la vie, nous nous sommes séparés, chacun son jeu, sa partie…”, fredonne la chanson.

Revenir pour entretenir un passé révolu ne m’intéresse pas. L’évoquer peut être utile, pour actualiser les confiances de l’amitié. Ou les trouver, alors que nous n’étions restés qu’aux marges de la rencontre. Je l’ai vécu, c’est un miracle réjouissant.

Avec un petit côté apprivoisement, en mode “Petit Prince” et “Renard” : “Bonjour, dit le Renard”…

Dans ce site, j’expose des choses sur lesquelles j’ai tenté de prendre du recul, au milieu de toutes mes ignorances, de mes décisions prises en inconnaissance de cause.

Ce site est de ma liberté ; tu me contacteras depuis la tienne, ou pas.

Au XIIIᵉ siècle, Rutebeuf chantait, mieux que ma prose :

QUE SONT MES AMIS DEVENUS ?

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent me porte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Avec le temps qu’arbre défeuille
Quand il ne reste en branche feuille
Qui n’aille à terre
Avec pauvreté qui m’atterre
Qui de partout me fait la guerre
Au temps d’hiver
Ne convient pas que vous raconte
Comment je me suis mis à honte
En quelle manière

Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Le mal ne sait pas seul venir
Tout ce qui m’était à venir
M’est advenu

Pauvre sens et pauvre mémoire
M’a Dieu donné, le roi de gloire
Et pauvre rente
Et droit au cul quand bise vente
Le vent me vient, le vent m’évente
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta

Rutebeuf (1230-1285) – Adaptation en Français moderne de la Griesche d’Hiver. https://fr.wikipedia.org/wiki/Rutebeuf